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Portraits de Filmmakers : @Charles_Schiele

Dans cette série de portraits, l'Institut des médias avancés part à la rencontre de vidéastes talentueux et passionnés qui ont développé leur communauté via YouTube.


Bonjour Charles, peux-tu te présenter en quelques lignes ?


Je m’appelle Charles Schiele, j’ai 24 ans et je suis un vidéaste et photographe spécialisé dans le domaine du voyage. Mon activité principale est maintenant tournée vers ma chaîne YouTube, où je réalise des vidéos de voyages (contemplatives ou des vlogs), des tutos photos et vidéos, et également des reviews de matériel. Je réalise également des films en externe, pour différents clients. Je travaille ainsi principalement avec une agence de voyage, pour certains gros YouTubers (Amixem, Cyril mp4, Doc Seven, etc) et aussi pour tous les autres projets qui pourraient m’intéresser. Je reste assez ouvert et étant très curieux j’aime bien tester plein de choses différentes !


Comment ta passion s’est transformée en chaîne YouTube ?


C’est une assez longue histoire, qui remonte à presque 10 ans (je me sens vieux en écrivant ça). J’ai commencé par créer ma chaîne en 2011 pour réaliser des montages de jeux vidéo, notamment de la licence Call of Duty. J’ai ensuite commencé à tenter une transition sur des films « dans la vraie vie », juste pour le fun. Avec mon lycée j’ai aussi pu tenter de faire quelques court-métrages, notamment pour le présenter lors d’un échange avec des correspondants slovènes. Ces petits films m’ont progressivement motivé à changer la direction de mon avenir des jeux vidéo vers la réalisation de films. J’ai délaissé ma chaîne YouTube durant la plupart de mes années d’études post-bac, en ne l’utilisant que comme portfolio. Fin 2017, six mois après m’être lancé en tant que freelance, j’ai décidé de recommencer à faire des vidéos, me disant qu’il y avait de la place et des possibilités dans mon domaine, d’autant plus qu’avec tous les voyages pros que je faisais j’avais beaucoup de contenu potentiel à faire. A l’origine ma chaîne YouTube n’était qu’un accessoire, et ma passion pour la vidéo s’est crée au fur et à mesure que j’avançais sur YouTube et que je testais des choses. Et maintenant j’ai la chance de pouvoir être libre et d’avoir fait de ma passion mon métier.


Comment définirais-tu ton style ?


C’est toujours difficile pour moi de définir par des mots mon style. Il reste en évolution constante. Cependant, je dirais que c’est un mélange entre plans de paysages épiques et plans de gens rapprochés et plus intimes. Je veux créer un effet « wow » sur mes spectateurs, mais aussi qu’ils puissent se sentir proches des gens rencontrés sur mes différents voyages. Le but de ces vidéos est vraiment de faire voyager les gens depuis chez eux. Je suis également un grand fan des plans en mouvements uniques, et des jeux de vitesse avec les ralentis. Dès que j’en ai l’occasion j’utilise aussi de larges ouvertures (f/2.8 voire f/1.8 voire f/1.2) pour isoler mes sujets au maximum et donner encore plus ce sentiment de proximité et d’intimité avec le sujet.


Avec quels matériels / logiciels travailles-tu au quotidien ? 


J’ai énormément utilisé le combo GH5 + Sigma 18-35mm f/1.8, qui fait des merveilles et reste plutôt compact. Je travaille depuis quelques mois avec Nikon, et j’utilise donc plutôt le Nikon Z6 maintenant, qui a une qualité d’image incroyable, et un rendu photo magique. Je travaille actuellement en combinant ces deux caméras. Niveau montage j’ai toujours eu des ordinateurs portables, car je suis souvent en déplacement, j’utilise donc un Dell XPS 15 9570 depuis près de 2 ans, et je monte sur Adobe Première Pro (même si ce logiciel est extrêmement mal codé et me donne parfois du fil à retordre).


Quelles sont tes sources d’inspiration ?


C’est délicat de définir clairement ce qui m’inspire consciemment, car cela se fait beaucoup de manière inconsciente selon moi. J’adore regarder le travail de certains vidéastes, réalisateurs, etc. En regardant certaines images, effets de montage, je vais me dire « ah j’aime ça, c’est intéressant », et potentiellement, sur de longues périodes, essayer d’implémenter ça sur des projets qui s’y prêtent. C’est aussi comme ça que l’on fait évoluer son travail, en testant beaucoup de choses et en gardant ce qui fonctionne bien. C’est difficile de donner des noms sur mes inspirations tant il y en a, directement ou indirectement, c’est un cumul de beaucoup de réalisateurs, directeurs photo, et vidéastes. Pour n’en citer que quelques-uns dans chaque catégorie, je dirai que j’aime beaucoup Denis Villeneuve, Wes Anderson et Edgar Wright pour leurs styles uniques et originaux. J’adore Roger Deakins, Bradford Young et surtout Emmanuel Lubezki en direction photo. Sur YouTube, je suis énormément de gens, mais je peux aisément ressortir des créateurs comme Brandon Li, Tim Kellner, ou de très connus comme Casey Neistat et Peter Mckinnon.


Quelles parties de ton travail aimerais-tu faire évoluer par la suite ?


J’ai le fâcheux défaut de ne pas beaucoup me projeter, et de ce fait je n’ai pas une visibilité sur les futures années. Tout ce que je sais, c’est que je veux continuer à être libre dans ce que je fais (dans la mesure du raisonnable bien sûr). Je pense que je vais développer séparément deux aspects bien définis. L’aspect voyage, en réalisant le plus possible de vidéos de voyages, dans des formats différents, comme j’ai fait récemment, où c’est mi-vlog, mi-récit de voyage, mais en gardant aussi des vidéos contemplatives que j’adore faire. Sur le temps cela risque de prendre de plus en plus un aspect documentaire car c’est ce que j’aspire à faire. Les tutos risquent d’évoluer beaucoup en contenus bien plus aboutis, sous la forme de formations, masterclass, workshops, etc.


Quels sont tes 3 conseils pour les jeunes filmmakers ?


C’est toujours un challenge de trouver les bons conseils à donner aux vidéastes qui se lancent.

La première chose est de pratiquer et créer autant que possible. C’est en faisant des erreurs et des tests qu’on apprend vraiment. Il ne faut jamais se contenter des projets fournis en cours ou même pros, mais toujours en faire des personnels et aller plus loin.

 Le deuxième élément important est de profiter de ces projets pour rencontrer d’autres gens passionnés du même domaine, qui vous aideront à apprendre et vous développer, et vice-versa. Ces personnes pourront aussi êtres des contacts appréciés pour votre future carrière, qui feront éventuellement appel à vous pour des projets.

La dernière chose, qui est pour moi la plus importante, c’est de se DE-MAR-QUER. Il y a énormément de monde dans tous ces milieux créatifs de nos jours, et si l’on veut réussir il faut se donner plus que les autres, se faire voir un maximum en ligne, se faire connaitre par les bonnes personnes, et tout ça ne se fait pas seul. Il faut mettre le pied dans un maximum de portes. Vous pouvez très bien être le meilleur de votre génération, si vous ne savez pas vous mettre en avant et vous vendre personne ne fera appel à vous. Il faut donc apprendre à se montrer un maximum en ligne, envoyer son travail à plein de personnes (en restant très poli et sans faire de harcèlement bien sûr) et pratiquer, s’inspirer, apprendre à fond pour être le meilleur possible dans son domaine. 


Suivez le travail de Charles Schiele sur sa chaîne YouTube


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