Dans cette série de portraits, l'Institut des médias avancés part à la rencontre de vidéastes talentueux et passionnés qui ont développé leur communauté via YouTube.
Bonjour Florian, peux-tu te présenter en quelques lignes ?
Après quelques années à travailler en tant que biologiste, j’ai tout quitté pour voyager à vélo.
9 mois de voyage sur les routes entre Paris et Téhéran : 7000 km à traverser 12 pays.
Ce voyage m’a ouvert les yeux sur la beauté de notre planète et des cultures.
Je me suis rendu compte à quel point les gens sont bienveillants et altruistes. Depuis toujours on m’a mis dans la tête qu’il ne fallait pas voyager dans les coins reculés. Finalement c’est là où j’ai trouvé les plus belles personnes.
Après ça, le retour à une vie « normale » n’était plus possible, il fallait que je continue d’explorer de nouveaux pays et que je trouve un moyen d’acquérir mon indépendance financière.
J’ai alors quitté mon vélo pour découvrir les pays d’Asie du Sud Est : Malaisie, Thaïlande, Vietnam, Laos, Cambodge. Je me suis alors senti comme un enfant qui observe toutes ces nouvelles choses avec curiosité et émerveillement.
Aujourd’hui, je me suis quasi-sédentarisé en Thaïlande, mon pays coup de cœur. Je travaille beaucoup en ligne car l’entrepreneuriat fait aussi parti de la liberté que je recherche.
Comment ta passion s’est transformée en chaîne YouTube ?
Depuis que je suis adolescent j’aime faire des vidéos mais il m’a toujours été très difficile de trouver des idées de vidéos. C’était plutôt une petite occupation de vacances.
Le voyage à vélo était l’occasion rêvé de me jeter à l’eau. Les débuts étaient difficiles car je me sentais timide face à une caméra et les montages me prenaient beaucoup de temps.
Mais de fil en aiguille, filmer et monter devenaient une routine, une habitude de ma vie qui nourrissait ma passion et qui apportait une distraction à mon audience.
Les retours positifs de mes abonnés m’ont encouragé à continuer et à chercher l’amélioration perpétuelle. A chaque fois que je publie une vidéo, je la regarde et je me demande « Comment je peux faire mieux ? ». Je suis moi-même un grand consommateur de vidéos YouTube et j’essaie de m’inspirer de mes chaines préférées.
Quelles sont les difficultés que doit surmonter un digital nomad ?
Gagner sa vie en ligne aujourd’hui est quelque chose de très largement faisable. Internet connait une croissance sans fin depuis 20 ans dans tous les secteurs.
Pour ma part en 2 ans j’ai eu l’occasion de tester plein de choses : e-commerce, dropshipping, vente de photo, création de site web et de boutiques en ligne pour des entreprises, création de vidéo YouTube, vente de formations et vente par affiliation.
Oui, j’ai appris tout ça, tout seul grâce à des tuto Youtube et des formations en ligne payantes. Et j’ai eu des résultats financiers dans tout ce que j’ai entrepris.
Si j’ai trois conseils à donner à une personne qui voudrait gagner son indépendance financière sur Internet ce seraient les suivants : 1/ Choisir un objectif, un seul ! Et y aller jusqu’au bout.
Peut-être que la stratégie changera en cours de route mais il ne faut pas s’éparpiller. J’ai longtemps essayé de faire trop de choses à la fois. Finalement ça m’a fatigué moralement et ça m’a empêché d’atteindre de gros objectifs. J’ai maintenant décidé de me consacrer depuis le mois de Janvier 2020 à ma chaine Youtube et à la création de formations en ligne uniquement. Mes résultats ont été très largement améliorés depuis que je me focus uniquement sur ces deux taches.
2/ Ne pas abandonner
Un digital nomad est seul, pas de patron, pas de collègues. Il n’y a que lui pour se motiver et maintenir son moral. D’autres part les échecs peuvent être (très) nombreux avant d’atteindre des résultats. Et les échecs font partie du challenge, il faut les accepter. Le plus important c’est de se relever à chaque fois.
On entend souvent parler de grandes personnes lorsqu’elles sont devenues célèbres et qu’elles ont réussi (Elon Musk, Steeve Jobs) mais on entend rarement parler de tous les échecs qu’ils ont vécu avant d’avoir une entreprise qui cartonne. Pourtant ils ont dû en avoir des dizaines et des dizaines.
3/ Savoir s’entourer de gens qui font la même chose
Le digital nomadisme est un monde souvent incompris par la plupart des gens. Et c’est très facile de perdre en motivation quand personne autour de soi ne parle le même langage ou ressent les mêmes difficultés. Pour ma part j’ai mis très longtemps à rencontrer d’autres vidéastes entrepreneurs. C’est en participant à un séminaire de web-entrepreneurs à Bangkok que j’ai eu l’occasion de me faire de très bon amis avec qui je peux parler sans fin de création de vidéo, de nouvelles idées, de projets de vie et de voyage (Mes potos : Robin Letellier, Vincent FireLife, Louis Laborde)
Avec quels matériels / logiciels travailles-tu au quotidien ?
J’ai essayé pas mal de matériel vidéo, toujours à la recherche du plus performant mais aussi du plus petit pour le côté pratique en voyage. Je suis passé par un Canon G7X mark 2, une caméra DJI Osmo Pocket, une GoPro puis mon téléphone : le Huawei P30 Pro. Et finalement c’est mon téléphone que je préfère pour faire mes vidéos. La qualité est largement suffisante et je l’ai toujours sur moi. Pour le son j’utilise un petit micro-cravate quand j’ai le temps d’installer mon setup et j’utilise aussi une perche trépied pour stabiliser mon téléphone.
Mon ordinateur est un Asus 12,5 pouces avec un nom imprononçable et mon logiciel de montage est Sony Vegas Pro.
Comment définirais-tu ton style ?
C’est difficile d’avoir du recul sur son travail et j’ai l’impression que je n’ai pas encore atteint le style final que j’aimerai avoir. Pendant 1 an et demi, je n’ai fait que des Vlog et je commence à m’ouvrir à d’autres formats.
Par rapport au format Vlog, je pense que plus on recherche la qualité d’image, et plus on perd de l’authenticité. Et plus on essaie de mettre en avant l’authenticité, plus on perd en qualité d’image.
Par exemple : filmer une rencontre avec une personne est très difficile, si j’ai la tête plongé sur ma caméra, je perds toute l’émotion du moment. Je pense que mon style de Vlog est à mi-chemin entre ces deux principes.
Quelles sont tes sources d’inspiration ?
Ø Mike Horn
Ø Antoine de Maximy
Ø Ici Japon
Ø Le Grand JD
Ø Nus et culottés
Ø Antoine BM
Ø Emilio Abril
Quels sont les 3 conseils que tu donnerais aux jeunes filmmakers qui souhaitent se lancer ?
1/ Le faire !
J’entends souvent des gens dire « j’aimerais aussi faire de la vidéo comme toi ».
La seule différence entre cette personne et moi, c’est que j’ai décidé de « faire » et elle à décider de seulement « vouloir ».
Ce n’est pas grave de faire des erreurs, de faire une mauvaise vidéo, de se sentir mal à l'aise devant la caméra ou de bafouiller. Car c’est comme ça qu’on apprend et pour apprendre il faut faire. Il faut prendre son courage à deux mains, sa caméra et se lancer !
Quand j’ai peu de motivation pour faire une tâche, j’essaie de trouver un minimum de motivation pour seulement commencer. Ensuite, la motivation se crée progressivement au fil de l’avancement de la tâche.
2/ Commencer avec ce que l'on possède déjà.
Pas besoin d’acheter une caméra à 1000 euros pour toutes sortes de choses. Le téléphone que vous possédez déjà est suffisant. Ça ne donne aucun prétexte pour ne pas se lancer.
3/ Ne pas négliger l’audio.
La qualité de l’audio est l’élément qui rendra votre vidéo immédiatement professionnelle.
A l’heure où tout le monde produit du contenu vidéo, la bonne gestion de l’audio vous démarquera d’une grande partie des autres.
Ø La musique est importante pour transmettre et amplifier les émotions
Ø Un micro (même à 20 euros) est primordial pour se filmer en facecam
Ø Eviter d’enregistrer lorsqu’il y a trop de bruits parasites (tondeuse, voitures, avion, vent…)
Ø Bien régler les niveaux de volume dans le logiciel de montage
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